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dimanche 20 décembre 2015

No one is innocent (chronique complète)


Un des premiers groupes de fusion à avoir émergé en France avec le single La peau (quelques années après Lofofora), No one is innocent est un concentré de plein d'influences et de plein de styles résolument orienté punk. Possédant une influence et une renommée non négligeable sur la scène engagée française, prédécesseurs d'une génération qui partage aujourd'hui le même public (Sidilarsen, Mass Hysteria, Tagada Jones…), ils portent depuis 15 ans en France un message aussi engagé que Rage against the machine le fait outre-atlantique.






La peau, véritable tube qui reste encore aujourd'hui leur titre phare, permet au groupe d'acquérir une popularité appréciable dès 1994. Le titre démarre au quart de tour, avec des guitares ultra-saturées, une batterie solide et un hurlement du chanteur, Kemar ; le texte à-demi rappé scande la tolérance, et le fait avec une énergie caractéristique de ce mélange de rap et de métal. Sur le reste de l'album, éponyme, peu de titres aussi accrocheurs, mais on peut retenir Ne reste-t-il que la guerre pour tuer le silence ?, dont les interprétations live « version indous » créent une ambiance orientale et planante grâce aux instruments peu ordinaires , jusqu'à l'explosion des guitares et de la batterie plus classiques.

Pochette d'Utopia  
Trois ans plus tard, Utopia marque l'entrée de l'électronique dans le metal de No one, classant le groupe dans le métal industriel avec le single Nomenklatura qui remportera un succès comparable à La peau. Le morceau est gratifié d'un clip assez glauque mettant en scène Kemar aux mains de chirurgiens casqués, avec pour fond un discours de Maurice Dantec. Chile, Women, Black garden font cogner des riffs de guitare aux accents de Rage against the machine, et Ce que nous savons ou Radio 101 y ajoutent des sons empruntés à Nine inch nails et à la musique industrielle.
Les textes sont semés de phrases coup-de-poing (« si on l'a fait pour du pétrole la guerre n'est pas inutile », « les livres brûlent comme les derricks et c'est ce que nous savons ») qui marquent toujours plus l'engagement du groupe. 
 
Après une longue pause et des projets parallèles (notamment le groupe Antipolitique), No one is innocent sort revolution.com. L'électro prend progressivement le dessus sur les guitares, en particulier sur le single donnant son nom à l'album ou elles sont volontairement effacées par rapport aux synthés. L'album est moins acéré et « metal » que ses deux prédécesseurs mais reste néanmoins emprunt d'une fureur qui transpire sur US Festival, Tout laisse croire et surtout Où étions-nous, écrite suite aux résultats des élections de 2002 ; Kemar s'essaye aussi aux chansons plus personnelles  (Drive me, Où veux-tu que je t'aime) qui étaient presque absentes d'Utopia.
L'album est suivi d'un enregistrement live, Siempre de suerte, avec plusieurs reprises, notamment White riot des Clash et Sleep now in the fire des fameux Rage against the machine.


En 2007 sort Gazoline, album très abouti rempli de chansons remarquables, tant dans l'écriture que dans la composition : La peur, abordant à peu près le même sujet qu'Où étions-nous, le fait avec une rare pertinence ; le mélange d'électro et de rock que l'on trouve partout dans l'album est mieux dosé que dans revolution.com, par exemple sur Exil ; et No one continue à exprimer sa rage à l'aide des riffs agressifs de Shanka, guitariste déjà présent sur l'album précédent. Les désespérés et Les mêmes idées la même erreur marquent l'apogée de l'album avec un rock violent et énervé, séparées par la magnifique L'amour de la haine.

Drugstore (2011) est l'album le moins apprécié du groupe, les fans le trouvant globalement trop électro, trop « trafiqué », trop loin des guitares de La peau et de l'indus de Nomenklatura. En effet, la bande de Kemar laisse tomber le rock et le metal pour laisser la place à des machines et des guitares très modifiées par rapport à leur son d'origine. Quelques chansons pourtant sortent du lot, comme Le monde entier, Hurry up, Johnny Rotten (remarquable en concert) ou Les opposants. Ces titres appartiennent à un nouveau style, plus novateur encore que ce que No one avait expérimenté auparavant ; mais ils sont quand même beaucoup moins énergiques et accrocheurs que les morceaux des autres albums.

Avril 2015, le clip de Silencio paraît, suivi de l'album Propaganda en juin. Plus d'électro, une guitare supplémentaire, toujours le côté Rage against the machine mais en plus virulent encore parfois. Kemar crie sa rage contre le FN montant, contre la « Djihad propaganda », contre les barbares du 7 janvier ; Massoud rend hommage au lion du Panjshir, Un nouveau Scottsboro à ces « boys » condamnés pour un crime qui n'avait pas été commis. L'engagement est plus fort que jamais, le volume aussi. Des titres rapides, efficaces, heavy, invitations aux pogos et aux hurlements… « Du bruit dans l'hexagone », hurle Kemar dans 20 ans.



Infos sur le groupe :
Line-up actuel : Kemar Gulbenkian : Chant
François Maigret aka Shanka : Guitare
Bertrand Dessoliers : Basse
Yann Coste : Batterie
Ludovic Mazard : Machines
Les anciens line-up de No one sont renseignés ici.
Albums : No one is innocent, aussi appelé La peau (1994)
Utopia (1997)
revolution.com (2004) suivi de Siempre de suerte (2005)
Gazoline (2007)
Drugstore (2011)
Propaganda (2015)

+ Antipolitique, maxi 4 titres avec EJM et Timide et sans complexe (1995)
Site officiel
Page facebook



8 commentaires:

  1. J'sais pas si j'ai réussi à t'envoyer mon commentaires, j'suis toujours nulle en informatique

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  2. Du coup j'en poste plein pour être sûre que tu en verras au moins un

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  3. Bref donc trève de mondanité mon très cher nain, en fait je reviens pour te dire que maintenant (grâce à tes nombreuses insistances) j'aime Orelsan mais Gojira arg ça passe toujours pas (oui mdr je reprends notre discussion d'il y a deux ans, mais mieux vaut tard que jamais.)

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  4. Mais à ce que je vois tu t'occupes plus de ton blog depuis deux ans donc j'aurais jamais de contre arguments pour me faire aimer Gojira grumf en fait je sais plus quoi découvrir comme musique et je me suis rappelé du nain un peu taré qui me conseillait à l'époque où j'étais jeune et innocente

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    1. Coucou ! Non je m'en occupe plus mais je reçois toujours des notifs haha

      Bref on va pas commencer une conversation ici, t'as mon adresse mail ? Sinon tu peux me trouver sur FB (y a mon nom sur le côté) :D

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    2. Hey, nan j'ai pas ton adresse mail, et j'ai pas facebook non plus car je vis dans une grotte :)

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  5. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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